Ne pas désespérer les salariés de la Sécu

 

Le 5 septembre 2022,

 

 

Cette formule exprime ce qui est en train de se jouer sur le front du social, dans nos caisses et particulièrement au sein de nos accueils.

 

Les Collègues qui subissent (et essuient !) de plein fouet la paupérisation d’une population en détresse, voire en colère, confirment qu’ils sont bien les soutiers du social.

 

Et quand la crise touche les plus fragiles, elle touche aussi ceux qui sont en première ligne pour les aider.

 

Et pourtant, rien ne semble changer dans le logiciel de nos tutelles, à telle enseigne que l’on pourrait se demander si le fou n’est pas celui qui regarde le doigt alors que le sage pointe la réalité du terrain.

 

Nombreux sont les salariés du régime général qui expriment leur désarroi quant aux évolutions de nos organisations qui vident de sens leur travail et les conduisent chaque jour davantage vers l’épuisement professionnel.

 

Et parmi ces salariés, les agents de direction ne sont pas en reste, même s’ils ne peuvent se permettre d’exprimer leur ras le bol aussi facilement que d’autres.

 

Le témoignage d’un collègue de l’assurance maladie cité dans un article du nouvel observateur du 27 juillet dernier est édifiant :

 

« Aujourd’hui nos services sont exsangues et le travail consiste essentiellement à demander aux gens de patienter ! Nous sommes face à des gens en détresse à qui on ne peut plus apporter de solutions. Ils ont des droits mais nos délais de traitement sont tels qu’on les jette dans la précarité. C’est toute la chaîne qui est en train de craquer. On n’en peut plus de maltraiter les assurés ».

 

Les autres branches de la sécurité sociale ne sont pas en reste et ces constats peuvent être parfaitement transposés à la branche Famille, avec la catastrophe industrielle de la réforme des aides au logement dont les CAF ne se sont pas encore remises (encore merci à monsieur Mc Kinsey pour ses riches conseils…), ou encore à la branche Retraite, avec la mise en production de Syrca qui s'est avéré peu efficient, en multipliant les phases à gérer et en détériorant in fine la productivité, sans parler de la multitude d'outils de pilotage plus chronophages que réellement utiles.

 

 

 

 

Mais au-delà de la charge de travail, c’est toute l’organisation de la sécurité sociale qui se délite et aboutit à faire douter les salariés les plus engagés sur le bien-fondé d’une mission de service public dont on vante pourtant (dans les think tank et à Science Po) la noblesse et l’utilité sociale.

 

Au moins serons-nous épargnés l’hiver prochain par la crise énergétique : nos usines à gaz sont solides et nombreuses !

 

Il est un autre motif tout aussi important de découragement. 

 

C’est la pusillanimité du ministère et de l’UCANSS à engager la négociation sur la revalorisation des rémunérations par l’augmentation de la valeur du point, qui en dit long sur le mépris avec lequel on traite les salariés de la sécurité sociale et partant, sur le peu de considération accordé aux équipes de direction des caisses qui tentent de soutenir, à bout de bras, le moral et l’engagement de leurs collaborateurs.

 

Encore une fois la Sécurité sociale est à la remorque des revalorisations salariales de la fonction publique. 

 

Si l’on voulait délibérément désespérer les salariés de la Sécurité sociale, l’on ne s’y prendrait pas autrement !

 

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